OPEC Fund Annual Report 2022 - French

PÉRENNITÉ DE

L’AGRICULTURE EN CÔTE D’IVOIRE

L’agriculture représente le pilier de nombreuses économies en développement, mais sa moder- nisation est indispensable pour en optimiser la valeur et assurer la durabilité. En 2022, le Fonds OPEP a fourni 295 millions de dollars au secteur agricole de pays partenaires du monde entier.

En tant que premier producteur mondial de cacao et avec plus de la moitié de son territoire consacrée à l’agriculture, la Côte d’Ivoire a un potentiel d’expor- tation considérable. Toutefois, sa capacité de transformer le cacao, les noix de cajou et autres aliments précieux reste limitée, privant ainsi l’économie de fonds essentiels et du potentiel de mettre à niveau sa chaîne de valeur. Le pays est confronté à un certain nombre de problèmes interdépendants. Premièrement, l’agriculture est insuffisamment mécanisée en raison du manque d’investissements, notamment concernant les jeunes agriculteurs et les petites exploitations. Deuxièmement, les routes parsemées de nids-de-poule qui relient les terres agricoles et les marchés occasionnent de lourdes pertes après récolte, diminuant encore les revenus des agriculteurs. Troisièmement, l’accent mis sur les cultures de rapport a accru la dépendance vis-à-vis des importations de denrées alimentaires tout en provoquant également une déforestation, qui s’accélère avec le changement climatique. La sécurité alimentaire étant au cœur des priorités de l’ordre du jour mondial, le Fonds OPEP et la Banque africaine de développement (BAfD) mènent à présent un projet en Côte d’Ivoire qui stimule l’efficacité agricole tout en maximisant la valeur ajoutée. Le projet est conforme au Programme national d’investissement agricole 2021-2025, qui vise à accélérer « la transformation structurelle de l’éco- nomie par l’industrialisation et le développement de grappes ». Le projet sera mis en œuvre dans quatre provinces sélectionnées en consultation avec le gouvernement : Bagoué, Hambol, Poro et Tchologo situées dans le nord du pays. Ces zones couvrent un quart du territoire national et comptent près de 10 pour cent de la population totale de la Côte d’Ivoire. Elles ont été identifiées comme les régions abritant les populations les plus vulnérables en proie à des crises alimentaires récurrentes. La population cible dans la zone du projet com- prend 65 000 ménages, représentant 400 000 personnes.

L’approche holistique du projet permettra une contractualisation plus efficace et inclusive entre toutes les parties prenantes grâce à un fonctionnement plus souple et à la transparence des marchés, et à une meilleure accessibilité aux biens et services. Ces as- pects seront étayés par un cadre réglementaire plus propice à la contractualisation et plus respec- tueux des droits des agriculteurs, tout en instaurant des normes sociales, des normes sanitaires et surtout des normes environne- mentales.

KOBENAN KOUASSI ADJOUMANI Ministre de l’agriculture et du développement rural, Côte d’Ivoire

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