OPEC Fund Annual Report 2023 - French

2023 RAPPORT ANNUEL

Engagé dans le développement

2023 RAPPORT ANNUEL

Table des matières

RAPPORT ANNUEL 2023 DU FONDS OPEP POUR LE DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL

01

FAITS SAILLANTS

En bref

8

Avant-propos du président

10

La première émission obligataire du Fonds OPEP

12

Plan d’action pour le climat 

14

Secteur privé @25 

16

Efficacité des activités de développement

18

Mise à jour du cadre stratégique 2030 

20

02

LES PERSPECTIVES

Perspectives écononomiques

24

Architecture de financement du développement

26

03

LES RÉSULTATS

Faits saillants opérationnels

30

Exécution par secteurs Nourrir le Zimbabwe

34

Procéder à la refonte du système éducatif en Chine Augmenter la part des renouvelables en Ouzbékistan

36

38

Canaliser la rétrocession de prêts en Albanie

40

Moderniser le système de soins de santé aux Caraïbes

42

Rétablir les liaisons en République Kirghize

44

Étancher la soif en Mauritanie

46

Autres financements Promouvoir la transition énergétique avec IRENA 48 Favoriser la croissance verte au Botswana 50 Maintenir les flux d’importations d’aliments de base en Égypte 52

04

L’ORGANISATION

À propos du Fonds OPEP

56

Nos membres

59

Notre gouvernance

60

Nos partenaires 

64

Nos collaborateurs 

66

Notre nouveau siège 

67

05

ANNEXE

70

FAITS SAILLANTS 01

01 | FAITS SAILLANTS – EN BREF

EN BREF

Résultats

Le Fonds OPEP a affiché un niveau record de 1,7 milliard de dollars sous forme de nouveaux engagements en faveur de 55 projets, fournis- sant un financement pour le développement d’infrastructures, la création de débouchés économiques équitables et le renforcement du capital humain et de la capacité institutionnelle en réponse aux besoins croissants de nos pays partenaires. Après évaluation des résultats, nous constatons que, de juillet 2022 à juin 2023, les 43 projets approuvés par le Fonds OPEP au cours de cette période ont contribué à au moins un Objectif de développement durable (ODD), la majorité d’entre eux (60 %) ayant contribué à deux objectifs ou plus.

Première émission obligataire

Le Fonds OPEP a émis sa première obligation de référence au début de 2023. L’obligation à taux fixe sur trois ans a permis de lever 1 milliard de dollars, qui seront utilisés pour financer ou refinancer des projets de développement durable clés. L’obligation assortie d’un coupon de 4,5 % a suscité un vif intérêt auprès des investisseurs internationaux et a été sursouscrite prati- quement 1,5 fois.

Distribution géographique

L'Afrique subsaharienne a reçu 42 pour cent des nouveaux engagements, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ainsi que l’Europe et l’Asie centrale en ont obtenu plus de 20 pour cent, l’Amérique latine et les Caraïbes en ont attiré quant à elles 20 pour cent, suivies par l’Asie et le Pacifique avec 18 pour cent sous forme de prêts aux secteurs public et privé, de financement du commerce et d’opérations de dons.

Secteur public

Le Fonds OPEP a engagé 1,1 milliard de dollars pour 26 projets dans le secteur public en 2023 (à l’exception du financement du commerce). Les investissements ont couvert une vaste gamme de domaines, allant de l’agriculture aux transports. Soutenant des programmes de réformes structurelles, les prêts à l’appui de réformes prennent une importance croissante et ont représenté l’année dernière 532 millions de dollars pour 6 nouveaux engagements dans le monde entier.

MENA, Europe et Asie centrale

20 %

Afrique subsaharienne

Amérique latine et Caraïbes

20 %

42 %

18 %

Asie et Pacifique

8

01 | FAITS SAILLANTS – EN BREF

Secteur privé

Le Fonds OPEP a fourni 317,9 millions de dollars en faveur de 10 projets dans le secteur privé en 2023. Les prêts au secteur privé ont joué un rôle important dans la mise en œuvre du Plan d’ac- tion pour le climat. Dans le même temps, des prêts ont été accordés à des banques commer- ciales pour rétrocession à de petites entreprises locales, souvent dirigées par des femmes.

Financement du commerce

Le Fonds OPEP a fourni 272,6 millions de dollars via 8 transactions à des bénéficiaires en Afrique et en Asie. Remédier aux ruptures affectant les chaînes d’approvi- sionnement alimentaire mondiales et garantir l’accès à l’énergie faisaient partie des principales priorités.

Plan d’action pour le climat

Partenariats

Le Fonds OPEP s’est fixé comme objectif d’affecter 25 pour cent de tous les nouveaux financements à l’action climatique d’ici à 2025 et 40 pour cent d’ici à 2030. L’exécution est en avance sur le calendrier et l’objectif fixés : en 2022 (selon les derniers chiffres disponibles), le financement climatique a représenté 33 pour cent du total des approbations. Parmi les exemples récents, on peut citer le financement d’une centrale solaire au Niger et de parcs éo- liens en Azerbaïdjan et en Ouzbékistan.

Tirant parti de ses propres engagements, le Fonds OPEP a poursuivi ses efforts pour mobiliser ses partenaires en vue d’une action conjointe et coordonnée. En 2023, nous nous sommes associés au Groupe de coordination arabe (GCA) pour promettre un montant total de 50 milliards de dollars à l’appui des pays africains d’ici à 2030. Nous avons également annoncé, conjointement avec le GCA, une initiative stratégique de 10 milliards de dollars en faveur d’une transition énergétique inclusive, abordable et équitable qui sera déployée dans les pays en dévelop- pement d’ici à 2030.

Visibilité

Reconnaissance

La deuxième édition du Forum de dévelop- pement du Fonds OPEP en juin 2023 a fait de l'événement une plateforme internationalement reconnue pour discuter du développement dans une optique Sud-Sud. Le Fonds OPEP a également participé à différentes réunions, conférences et manifestations annuelles de ses partenaires de développement dans le monde entier, améliorant ainsi la reconnaissance et la visibilité de l’institution.

Le Fonds OPEP a été acclamé sur plusieurs fronts au niveau international. Le financement d’une centrale électrique de 584 MW au Bangladesh a été sacré « Best Infrastructure Deal » et « Best Project Finance Deal in South Asia » ; nous avons également été honorés de recevoir le « Top Partner Award » de la part de la Société islamique internationale de financement du commerce ; et le Président Abdulhamid Alkhalifa a accepté le « Abdul Latif Youssef Al-Hamad Development Award » pour notre rôle de cofinancier de la centrale électrique d’Helwan Sud de 1,95 GW en Égypte.

9

01 | FAITS SAILLANTS – AVANT-PROPOS DU PRÉSIDENT

AVANT-PROPOS DU PRÉSIDENT

Cher lecteur,

2022 liées au financement climatique. Cette tendance devrait se poursuivre, et nous sommes en très bonne voie d’atteindre notre objectif cible de 2030, à savoir que les investissements climatiques représentent au moins 40 pour cent de tous les nouveaux projets. L’appui du Fonds OPEP à la transition énergétique découle de notre engagement envers l’ODD 7 – Énergie propre et abordable. La réalisation des 17 ODD à mi-­ parcours de l’échéance a été le thème d’une grande conférence des Nations Unies à New York en septembre, à laquelle a participé une délégation de haut niveau du Fonds OPEP. Les résultats se sont avérés décevants, seu- lement 12 pour cent des ODD ayant été atteints et plus de 30 pour cent étant au point mort ou régressant. Conformément à notre stratégie et à notre mandat, nos projets concordent avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Tous nos projets ont contribué à la réalisation des ODD, par exemple l’appui à l’agriculture au Bénin, à l’énergie solaire au Niger, à la santé à Saint- Vincent-et-les-Grenadines et aux transports en Inde. Notre capacité à remplir notre mandat, tout en étendant nos opérations suite à une demande croissante, s’est intensifiée au cours des dernières années grâce à notre Cadre stratégique 2030. Des instruments et activités stratégiques dans des domaines clés viendront encore soutenir la réalisation de notre Plan d’activités 2024-2026. Accroissant notre impact, nous avons continué de travail- ler étroitement avec des banques multilatérales de déve- loppement et autres agences de développement homolo- gues, y compris des membres du Groupe de coordination arabe (GCA). Nous avons uni nos forces pour fournir une enveloppe de 50 milliards de dollars à l’appui de l’Afrique, et avons collaboré lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) qui s’est tenue dans un de nos pays membres, les Émirats arabes unis, afin de faire progresser la réalisation de l'engage- ment climatique de l'ACG, d'un montant de 24 milliards de dollars, grâce à des projets concrets d'une valeur de 10 milliards de dollars. Nous avons également entamé de nouvelles formes de collaboration avec la Banque asiatique de développement, l’Agence internationale de

Le monde est confronté à une polycrise, alimentée par de graves tensions géopolitiques, une incertitude éco- nomique mondiale et une aggravation du changement climatique. Les raisons en sont complexes et les consé- quences multiples. Malgré cet environnement mondial difficile, le Fonds OPEP pour le développement international a réussi à porter ses nouveaux engagements à 1,7 milliard de dollars au travers de 55 opérations au cours de l’année écoulée. Alors que le secteur énergétique enregistrait les meilleurs résultats, nous avons mis en place des projets dans tous les domaines d’activité économique dans une grande partie du monde. Nous avons analysé l’impact de nos projets dans notre dernière édition du « Rapport sur l’efficacité du déve- loppement », publié en même temps que notre Rapport annuel. Passant en revue la période allant de juillet 2022 à juin 2023, il conclut que la totalité des 43 projets approu- vés par le Fonds OPEP au cours de cette période ont contribué à au moins un des Objectifs de développement durable (ODD), la grande majorité (60 pour cent) contri- buant à deux objectifs ou plus. La capacité du Fonds OPEP à atteindre ses objectifs stratégiques à long terme et à répondre rapidement aux nouvelles situations d’urgence a encore été renforcée par la réussite de notre première émission obligataire en janvier 2023. Attirant des investisseurs de premier rang du monde entier, notre offre a été considérablement sursouscrite et a levé 1 milliard de dollars pour des projets de développement durable conformes à notre politique intégrant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Le changement climatique demeure une préoccupation majeure à laquelle le Fonds OPEP veut porter remède grâce à son Plan d’action spécifique pour le climat, que nous avons adopté en septembre 2022. Au cours de sa première année complète de mise en œuvre, nous avons prouvé notre engagement ferme envers l’action climatique, avec près d’un tiers de nos approbations en

10

01 | FAITS SAILLANTS – AVANT-PROPOS DU PRÉSIDENT

ABDULHAMID ALKHALIFA Président du Fonds OPEP

l’énergie atomique, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel et le Programme alimentaire mondial, entre autres. Notre coopération avec d’autres institutions ainsi qu’avec des acteurs des secteurs public et privé bénéficie de la visibilité accrue que le Fonds OPEP s’efforce d’acquérir. L’élément clé de cette entreprise est notre Forum de dé- veloppement qui se tient chaque année à Vienne en juin — devenu désormais un rendez-vous incontournable du calendrier des conférences internationales pour débattre de la coopération Sud-Sud et la faire progresser. Comme l’année 2023 a débuté avec notre entrée réussie sur le marché des capitaux, il était donc logique qu’elle finisse avec des nouvelles encourageantes dans un do- maine similaire. Fin décembre, l’agence internationale de notation du crédit S&P Global Ratings a relevé notre cote de crédit à AA+, avec une perspective stable. Cette reva- lorisation, motivée par notre portée et impact croissants en matière de développement, placera le Fonds OPEP en

bonne position pour mobiliser encore plus de ressources au bénéfice de nos pays partenaires.

Tout cela résume très bien notre engagement et notre capacité, et le dévouement de notre personnel qui nous permet d’aller de l’avant. En effet, le bien-être de notre personnel — à maints égards l’atout le plus précieux du Fonds OPEP — demeure au cœur de mes préoccupations. Je souhaite remercier nos pays membres pour leur appui sans faille, nos pays partenaires pour leur excellente coopération, notre pays hôte pour notre relation privilé- giée, nos partenaires commerciaux pour leur collaboration efficace, ainsi que notre personnel pour son engagement et son dévouement continus. Sans leur contribution, notre réussite en 2023 n’aurait pas été possible. Je suis fier et honoré de diriger le Fonds OPEP et je me réjouis d’ores et déjà de ce que nous allons accomplir en- semble dans les années à venir - notamment sur le chemin vers 2030.

11

01 | FAITS SAILLANTS – LA PREMIÈRE ÉMISSION OBLIGATAIRE DU FONDS OPEP

LA PREMIÈRE ÉMISSION OBLIGATAIRE

DU FONDS OPEP

Plusieurs années de préparation assidue ont porté leurs fruits lorsque le Fonds OPEP pour le développement international a émis sa première obligation de référence au début de 2023. L’obligation à taux fixe sur trois ans a levé 1 milliard de dollars, et les nouvelles ressources financent ou refi- nancent des projets de développement durable clés conformément à la mission du Fonds OPEP et contri- buent aux Objectifs de développement durable (ODD). L’obligation assortie d’un coupon de 4,5 % a suscité un vif intérêt auprès des investisseurs internationaux, avec plus de 40 investisseurs dans le carnet d’ordres, et a été sursouscrite pratiquement 1,5 fois. L’intérêt des investisseurs a été le plus fort en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique atteignant les 52 pour cent, suivis par l’Asie et le Pacifique avec 27 pour cent et l’Amérique du Nord avec 21 pour cent. Alors que les banques centrales et les institutions officielles représen- taient 62 pour cent des investisseurs, les banques arri- vaient ensuite avec 19 pour cent, suivies par les gestion- naires d’actifs avec 9 pour cent et les fonds d’assurance/ de pension avec 8 pour cent. Depuis sa création en 1976, le Fonds OPEP a été entière- ment financé par des capitaux propres. Le plan visant à entrer sur les marchés de capitaux afin de diversifier ses sources de financement constitue un volet essentiel du Cadre stratégique 2030 du Fonds OPEP, qui a pour objec- tif d’étendre les opérations de l’institution et d’accroître son impact en réponse à une demande de soutien croissante. L’obligation de référence a été émise comme une obliga- tion durable dans le Cadre d’émission obligataire lié aux Objectifs de développement durable (ODD) du Fonds OPEP, qui est conforme à la version 2021 des Lignes direc- trices applicables aux obligations durables, aux Principes 2021 applicables aux obligations vertes et aux Principes 2021 applicables aux obligations sociales publiés par l’In- ternational Capital Market Association. Les produits seront utilisés pour financer et refinancer des projets éligibles de pays partenaires dans des domaines de priorité du

Fonds OPEP tels que la sécurité alimentaire, la santé, l’in- frastructure, l’éducation, l’emploi et l’énergie renouvelable.

L’émission réussie de cette obligation donne accès aux marchés de capitaux mondiaux et permet au Fonds OPEP de renforcer son appui aux pays partenaires.

Notre montée en puissance n’est pas passée inaper- çue auprès des agences internationales de notation du crédit : en décembre, S&P Global Ratings a relevé la cote de crédit à long terme du Fonds OPEP de AA à AA+ (perspective stable). En juillet, Fitch Ratings a confirmé la notation à long terme AA+, perspective stable, du Fonds OPEP. Avec sa première émission obligataire, le Fonds OPEP a rejoint des banques multilatérales de développe- ment sur les marchés des capitaux. Pour répondre à la forte augmentation de la demande de financement du développement résultant des effets de la hausse des taux d’intérêt dans un contexte d’accélération des besoins dans le monde entier, le Fonds OPEP a exploité de nouvelles sources de financement durables et raisonnées. Soulignant son engagement envers les investisseurs, le Fonds OPEP a inscrit son obligation à la cote sur le marché principal de la Bourse de Londres (London Stock Exchange). Elle a été affichée simultanément sur le Marché des obligations durables. Le Marché principal est un acteur mondial de l’admission et du négoce de fonds propres, de la dette et autres sécurités, et représente un label de qualité pour toute société admise à la négocia- tion. Il accueille plus de 1 000 entreprises d’une centaine de pays, notamment de nombreuses compagnies parmi les plus importantes, les plus prospères et les plus dyna- miques au monde. Cette obligation de 1 milliard de dollars fait partie d’un programme plus vaste d’emprunt à long terme de près de 3,5 milliards entre 2023 et 2025. Le Fonds OPEP suit avec attention les évolutions du marché et est prêt à intervenir promptement si de nouvelles occasions se présentent.

12

01 | FAITS SAILLANTS – LA PREMIÈRE ÉMISSION OBLIGATAIRE DU FONDS OPEP

La cotation de l’emprunt obligataire initial du Fonds OPEP sur le marché principal de la Bourse de Londres (London Stock Exchange) a été ins- crite lors d’une cérémonie d’ouverture du marché en mars 2023

13

01 | FAITS SAILLANTS – PLAN D’ACTION POUR LE CLIMAT

PLAN D’ACTION POUR LE CLIMAT

Alors qu’une « énergie propre et abordable » (Objectif de développement durable 7) a toujours constitué une priorité pour le Fonds OPEP pour le développement international, cette question a été hissée au plus haut niveau avec l’adoption du Plan d’action pour le climat en septembre 2022. Depuis lors, l’action climatique est devenue un thème transversal qui englobe toutes les activités sectorielles du Fonds OPEP. Le plan s’est assigné l’objectif ambitieux d’affecter 25 pour cent de tous les nouveaux financements à l’action climatique d’ici à 2025 et 40 pour cent d’ici à 2030. L’exécution est en avance sur le calendrier : en 2022, le finan- cement climatique a représenté 33 pour cent du total des approbations. Par exemple, l’année dernière, le Fonds OPEP a appuyé une centrale solaire au Niger et des parcs éoliens en Azerbaïdjan et en Ouzbékistan. Une autre intervention climatique importante a été lancée en Colombie. Le pays particulièrement est vulnérable aux effets du changement climatique, et le gouvernement a élaboré des mesures d’atténuation et d’adaptation en la matière qui comprennent des cibles ambitieuses de réduction des émis- sions. Le pays vise à diminuer de 51 pour cent les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Le plan global cherche à trouver le juste équilibre entre développement durable et croissance économique. Le Fonds OPEP soutient le Programme de transition énergétique et d’action climatique de la Colombie au moyen d’un prêt à l’appui de réformes de 150 millions de dollars. Les principaux objectifs sont de diminuer les émis- sions de gaz à effet de serre de 40 pour cent d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2014, de réduire la déforestation de 30 pour cent, de doubler la superficie des terres pour la production et la conservation durables pour la porter à 1,4 million d’hectares, d’effectuer la transition vers des transports durables, ainsi que de mettre en œuvre la stratégie nationale en matière d’économie circulaire visant à développer le recyclage des déchets solides et la réutilisation de l’eau. Avec l’adoption de son Plan d’action pour le climat, le Fonds OPEP a rejoint les nombreuses institutions de financement du développement et banques multilatérales de développement (BMD) qui contribuent à l’agenda mondial pour le financement climatique et mesurent leurs contributions. La création de plus grandes synergies grâce à l’application de méthodologies norma- lisées a amélioré l’efficacité de la mesure du financement climatique et le déploiement des ressources.

La Colombie vise à diminuer de

51 % les émissions de gaz

à effet de serre d’ici à 2030

14

01 | FAITS SAILLANTS – PLAN D’ACTION POUR LE CLIMAT

Le Fonds OPEP aide la Colombie à équilibrer développement durable et croissance économique

Cela est d’autant plus urgent que les fonds publics se font de plus en plus rares en raison des pressions considérables qui s’exercent sur les budgets nationaux. Dans une situation où les gouvernements ont une capacité d’action réduite, alors que dans le même temps les problèmes mondiaux tels que le changement climatique prennent de plus en plus d’importance, l’espoir que les BMD étendent leurs activités grandit. Pour le Fonds OPEP, la nouvelle priorité a donc été de modifier considéra- blement son approche. Le Plan d’action pour le climat couvre trois domaines d’intervention clés dans les pays partenaires, à savoir encourager l’analyse des politiques publiques, promouvoir des technologies transformatrices (appuyant la résilience, l’adaptation et l’atténuation climatiques) et trouver des solutions novatrices de financement climatique pour le secteur privé. En tant que thème transversal, le financement climatique peut apporter une contribution importante dans tous les secteurs. En 2022 (derniers chiffres disponibles), sur le total des projets approuvés, 25 (67,6 pour cent du mon- tant total des investissements du portefeuille analysé) concernaient le finan- cement climatique. Cinq projets (13,5 pour cent) portaient sur le financement de l’adaptation, 10 projets (27 pour cent) sur le financement de l’atténuation et 10 projets (27 pour cent) sur une combinaison des deux. En termes d’approbations en 2022, notre financement de l’adaptation au changement climatique a représenté 146,6 millions de dollars et celui de l’at- ténuation 368,8 millions de dollars, de sorte que le financement climatique du Fonds OPEP a atteint un total de 515,4 millions de dollars, soit 33,4 pour cent des fond approuvés.

Approbations totales du Fonds OPEP en matière de financement climatique :

515,4 millions de dollars

15

01 | FAITS SAILLANTS – SECTEUR PRIVÉ @25

SECTEUR PRIVÉ @25

Le Fonds OPEP a lancé ses premières opérations dans le secteur privé en 1998 avec sa première transaction en 1999, complétant ainsi son engagement de longue date avec le secteur public de ses pays partenaires. Alors que les opérations en faveur du secteur public visent souvent à mettre en place l’infrastructure et à créer un envi- ronnement propice à une économie florissante, c’est le secteur privé qui produit et négocie les biens et services essentiels. Le secteur privé est le moteur de la croissance économique, de la création d’emplois et de la production de richesses. L’appui au secteur privé est en adéquation parfaite avec le mandat de développement du Fonds OPEP. Le financement du commerce fournit les fonds essentiels pour faire tourner les rouages de l’économie et permet

aux importateurs et exportateurs de bénéficier des avantages des échanges mutuels et de la répartition des charges. À ce jour, le Fonds OPEP a approuvé plus de 600 tran- sactions concernant le secteur privé, le financement du commerce et les capitaux propres pour un engagement total de plus de 10,5 milliards de dollars, y compris des refinancements, dont environ 10 milliards ont été fournis sous forme de prêts. Les efforts du Fonds OPEP en faveur du secteur privé ont stimulé de façon directe les écono- mies de plus de 70 pays à travers le monde grâce à ses canaux de financement. Depuis 2006, le Département Secteur privé et Financement du commerce a fourni glo- balement plus de 11 000 garanties non provisionnées pour un montant de plus de 12 milliards de dollars.

SOUTENIR LES INVESTISSEMENTS EN MICROFINANCE AU NIVEAU MONDIAL

PARC ÉOLIEN DE TAFILA

Pays Mondial

Type Capitaux propres

1 ère transaction 2009

Pays Jordanie

Type Financement de projets

1 ère transaction 2013

Le Mécanisme de renforcement de la microfinance (MEF) a été lancé en 2009 par la Société financière internationale, la Banque de développement KfW et la Banque autrichienne de développement en réponse à la crise financière et aux problèmes de liquidité rencontrés par les institutions de microfinance du monde entier. Le Fonds OPEP a investi 20 millions de dollars en 2009, suivis de 20 millions de dollars supplémentaires en 2014. Entre 2009 et 2022, le MEF a investi 2,9 milliards de dollars par le truchement de 312 institutions de microfinance dans 64 pays, touchant 740 000 emprun- teurs finals — dont 78 pour cent étaient des femmes et 69 pour cent des personnes vivant en milieu rural.

Le Fonds OPEP a cofinancé la construction d’un parc éolien de 117 MW et de ses installations connexes selon la formule construction-propriété-exploitation, à Tafila (Jordanie). Le parc a aidé le pays à diversifier son bouquet énergétique et à réduire sa dépendance à l’égard des centrales électriques au gaz. Conçu par le promoteur et opérateur énergétique Masdar, Tafila est le premier parc éolien commercial à grande échelle dans le pays. Il génère près de 390 GWh d’électricité par an, alimentant en énergie quelque 83 000 foyers tout en réduisant les émissions de CO 2 d’environ 235 000 tonnes.

Engagement total du Fonds OPEP : 40 millions de dollars

Engagement total du Fonds OPEP : 20 millions de dollars

Mise en œuvre opérationnelle : Achevée

Mise en œuvre opérationnelle : Achevée

16

01 | FAITS SAILLANTS – SECTEUR PRIVÉ @25

BANQUE POPULAIRE DE MAURITANIE

ETC GROUP FACILITY

1 ère transaction 2009

Pays Mauritanie

Type Institution financière & Capitaux propres

1 ère transaction 1999

Pays Afrique et Mondial

Type Commerce & Entreprises

Depuis sa création au Kenya en 1967, l’ETC Group est devenu au fil du temps un des plus grands ges- tionnaires indépendants de la chaîne d’approvision- nement en matières premières agricoles d’Afrique. Il détient plus de 300 entrepôts et exploite plus de 70 usines de transformation. Plusieurs prêts du Fonds OPEP, dont une première facilité de crédit de 30 millions de dollars octroyée en 2009, ont aidé ETC à développer ses infrastructures et sa capacité de transformation. Plus de 350 000 petits exploi- tants en ont bénéficié et plus de la moitié des fonds sont allés aux pays les moins avancés.

Le partenariat a débuté en 1999 lorsque le Fonds OPEP est devenu un actionnaire fondateur de Mauritanie Leasing, prédécesseur de la Banque Populaire de Mauritanie (BPM). Suite à l’introduc- tion réussie des opérations de crédit-bail, la BPM est devenue depuis lors une banque universelle axée essentiellement sur le financement des PME. À ce jour, le Fonds OPEP a approuvé quatre lignes de crédit en faveur de la BPM pour rétrocession à des PME, appuyant ainsi le développement de nouvelles entreprises et contribuant à créer plus de 25 000 emplois permanents.

Engagement total du Fonds OPEP : 65 millions de dollars

Engagement total du Fonds OPEP : 13 millions de dollars

Mise en œuvre opérationnelle : Achevée

Mise en œuvre opérationnelle : Achevée

BANCO PROMERICA EL SALVADOR

Pays El Salvador

Type Institution financière

1 ère transaction 2014

Le Fonds OPEP a appuyé les activités de Banco Promerica, se concentrant notamment sur la rétrocession de prêts aux petites et moyennes entreprises (PME) et répondant à la demande de financement à court, moyen et long terme. Le Fonds OPEP a accordé à la banque trois prêts d’un montant total de 48 millions de dollars, soutenant la création d’emplois et stimulant la croissance économique. Banco Promerica a étendu son aide aux PME dans divers secteurs économiques, dont l’industrie manufacturière, l’agro-industrie et les services commerciaux.

Engagement total du Fonds OPEP : 48 millions de dollars

Mise en œuvre opérationnelle : Achevée

17

01 | FAITS SAILLANTS – EFFICACITÉ DES ACTIVITÉS DE DÉVELOPPEMENT

EFFICACITÉ DES ACTIVITÉS DE DÉVELOPPEMENT

Le Fonds OPEP pour le développement international a mis ces dernières années un accent particulier sur le renforcement de l’impact de son soutien à ses pays partenaires et clients en mesurant, surveillant et évaluant ses activités à l’aide d’un cadre de résultats spécifique et de toute une panoplie d’outils d’analyse de l’efficacité du développement au niveau des projets. Le Fonds OPEP communique ses conclusions sous la forme d’un Rapport sur l’efficacité du développement (RED), publié parallè- lement à son Rapport annuel. Le dernier RED montre les progrès que le Fonds OPEP a accomplis pour concrétiser sa vision d’un « monde où le développement durable est une réalité pour tous. » Pas- sant en revue la période allant de juillet 2022 à juin 2023, il conclut que la totalité des 43 projets approuvés par le Fonds OPEP dans cet intervalle ont contribué à au moins un des Objectifs de développement durable (ODD), la grande majorité (60 pour cent) contribuant à deux objectifs ou plus. En moyenne, chaque projet approuvé a contribué à 2,7 ODD, avec un maximum de 10 ODD (sur 17) atteints par un même projet, un prêt à l’appui de réformes accordé à l’Arménie. La majorité des projets examinés ont contribué à l’ODD 8 - Travail décent et croissance économique - de diverses manières, par exemple grâce à la fourniture d’un appui pour accroître l’accès au financement des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et à des réformes politiques pour encourager une croissance économique durable. Arrivent ensuite l’ODD 9 – Industrie, innovation et infrastructure - et l’ODD 1 – Pas de pauvreté. Étant donné que la plupart des projets répondent à de mul- tiples objectifs, notre travail est clairement plus grand que la somme de ses parties — comme l’Agenda 2030 lui-même. En plus de quantifier le degré d’alignement prévu des nouveaux projets sur les ODD, le rapport revient égale- ment sur les résultats des projets en cours. Se fondant

sur l’examen de toutes les opérations du Fonds OPEP menées à terme ou ayant atteint une maturité opération- nelle précoce au cours de la période allant de mi-2022 à mi-2023, il constate, par exemple, que les projets dans le secteur de la santé ont profité à quelque 15,7 millions de personnes dans leur zone de desserte, que plus de 1 GW d’énergie renouvelable a été ajouté pour la production d’énergie propre, et que plus de 300 000 exploitants agricoles, 120 000 étudiants et 4 600 MPME ont bénéfi- cié des projets soutenus par le Fonds OPEP. La voie que le Fonds OPEP a choisie à travers son Cadre stratégique 2030 vise à développer ses opérations et à renforcer son impact pour répondre à la demande croissante de coopération Sud-Sud pour le développe- ment. L’Unité de l’efficacité du développement soutient les équipes opérationnelles en préparant et en mettant en œuvre des projets qui optimisent les résultats du développement. Outre le bilan de l’efficacité du développement du Fonds OPEP, la nouvelle édition du RED examine également la question de la sécurité alimentaire qui représente un défi majeur pour la communauté internationale. Les der- nières tendances mondiales sont une sérieuse source de préoccupation : après des années de progrès continus, le nombre de personnes souffrant de la faim aujourd’hui est plus élevé qu’en 2015 - lorsque le Programme de développement durable a été adopté. Les raisons sous-tendant ce recul sont nombreuses et tiennent à la fois à de récents événements géopoli- tiques et à l’impact de la pandémie de COVID-19, qui ont aggravé les entraves existant dans les pays en dévelop- pement en matière d’autosuffisance agricole. Les causes sont aussi complexes que les répercussions. Mais pour le Fonds OPEP en tant qu’institution du développe- ment, une simple vérité l’emporte sur tout le reste : si les peuples sont affamés, les efforts visant à atteindre tous les autres objectifs de développement seront vains.

18

01 | FAITS SAILLANTS – EFFICACITÉ DES ACTIVITÉS DE DÉVELOPPEMENT

Nombre de projets par ODD

185

139

24

23

49

12

9

5

88

30

18

7 6

2

1

Note : L'analyse a porté sur les 270 projets approuvés entre 2018 et le 3e trimestre 2022. Les chiffres sont supérieurs au nombre total de projets car la plupart des projets contribuent à plus d'un ODD.

19

01 | FAITS SAILLANTS – MISE À JOUR DU CADRE STRATÉGIQUE 2030

MISE À JOUR DU CADRE STRATÉGIQUE 2030

Le Fonds OPEP pour le développement international a fait des avancées considérables l’année dernière dans la mise en œuvre de son Cadre stratégique 2030 (CS 2030). Approuvée en 2019, cette stratégie se concentre sur la fourniture d’un appui et d’un financement renforcés aux pays partenaires ainsi que sur l’amélioration de l’image de marque et de la portée du Fonds OPEP. Le CS 2030 comprend trois étapes : Phase 1 – Renforcer les capacités opérationnelles et financières ; Phase 2 – Croissance transformationnelle ; et Phase 3 - Devenir une banque multilatérale de développement (BMD) encore plus importante et pertinente. Comme en témoigne l’augmentation des activités en 2023, le Fonds OPEP a réussi à intensifier son soutien aux pays partenaires dans le monde entier. Nous avons notamment bien progressé dans la fourniture de plans d’action relatifs au climat et à la sécurité alimentaire, qui continuent de guider notre appui dans ces deux domaines thématiques d’opérations. Dans le même temps, le Fonds OPEP a mis à profit avec succès son pouvoir fédérateur, par exemple dans le cadre du Groupe de coordination arabe (GCA), qui a lancé en décembre une initiative de 10 milliards de dol- lars en faveur de la transition énergétique. Réaffirmant son profond engagement envers l’Afrique, le Fonds OPEP a également facilité une promesse de 50 milliards de dollars du GCA en faveur du continent à l’appui de la sécurité et de la transition énergétiques, de l’intégra- tion régionale, de la connectivité et du commerce.

pleine expansion ayant des fondamentaux financiers solides et une vision ambitieuse a été prouvée en début d’année avec l’émission réussie de notre première obligation de référence. En décembre, le Fonds OPEP s’est vu attribuer un relèvement de sa cote de crédit à « AA+ » par S&P Global Ratings. Un autre objectif important de la transformation du Fonds OPEP dans le cadre du CS 2030 consiste à renforcer son alignement et son engagement avec la communauté des banques multilatérales de dévelop- pement, tout en accroissant également sa visibilité. Des partenariats plus forts et plus efficaces sont les éléments clés d’une exécution réussie, et le Fonds OPEP a pris des mesures destinées à renforcer la coopération, les possibilités de cofinancement et le transfert de connaissances. Une visibilité accrue grâce au Forum de développement du Fonds OPEP et une participation plus active à des événements mondiaux, tels que le Sommet sur les Objectifs de développement durable des Nations Unies à New York et à la Confé- rence des Nations Unies sur les changements clima- tiques (COP28) à Dubaï, ont énormément contribué à cet effort. Afin de consolider les réussites de la mise en œuvre du CS 2030 et de permettre la réalisation de ses objectifs à long terme, le Fonds OPEP a entamé une évaluation à mi-parcours et une mise à jour de la stratégie pour sa phase finale qui couvre la période 2025-2030. La mise à jour du CS 2030 s’efforcera de tirer parti des progrès de la mise en œuvre et reflétera les évolutions externes et internes depuis son approbation initiale en 2019, ciblant mieux l’objectif et la capacité du Fonds OPEP de s’acquitter de son mandat.

La reconnaissance croissante dont bénéficie le Fonds OPEP en tant qu’institution de développement en

20

01 | FAITS SAILLANTS – MISE À JOUR DU CADRE STRATÉGIQUE 2030

Grâce à sa stratégie, le Fonds OPEP vise à renforcer son alignement et son engagement avec la communauté des banques multilatérales de dévelop- pement

Réaffirmant son pro- fond engagement envers l’Afrique, le Fonds OPEP a également facilité une promesse de

50 milliards de dollars

du GCA en faveur du conti- nent à l’appui de la sécurité et de la transition éner- gétiques, de l’intégration régionale, de la connectivité et du commerce

L’examen et la mise à jour de la stratégie se concentreront sur la mise en œuvre, tenant compte des évolutions externes et internes

21

LES PERSPECTIVES 02

02 | LES PERSPECTIVES – PERSPECTIVES ÉCONONOMIQUES

PERSPECTIVES ÉCONONOMIQUES

• Environnementales : À mesure que l’économie mon- diale croît, ses effets négatifs sur l’environnement vont probablement augmenter - comme cela a été détaillé lors des conférences des Nations Unies sur le change- ment climatique au cours des années 1 . • Financières : L’endettement public et privé a atteint des niveaux très élevés 2 , et chaque défaut de paiement généralisé pourrait provoquer une dépression écono- mique. • Politiques nationales : L’ordre international fondé sur des règles en matière de coopération risque d’être da- vantage mis à mal 3 avec des questions sur l’intégration économique et la primauté grandissante d’un égoïsme étriqué. • Politiques internationales : Il n’y a pas de signe d’un abandon généralisé de la mondialisation 4 , mais des lignes de fracture émergent. Cela soulève de graves questions pour l’économie mondiale dans un monde encore plus fragmenté, y compris les implications ac- tuelles et potentielles des conflits armés. Une incapacité à gérer ces fragilités pourrait augmenter la probabilité de chocs majeurs et la difficulté d’y ré- pondre. Il y a de très bonnes raisons de penser que le monde est plus imprévisible et complexe que jamais au cours des 30 dernières années. C’est pourquoi le Fonds OPEP s’efforce de contribuer à réduire ces fragilités, à gérer les chocs, à se préparer aux risques et à com- prendre les forces motrices afin de garantir que les pays partenaires obtiennent des résultats positifs en matière de développement. Prenant en compte les quatre fragilités susmentionnées — comment les perspectives incertaines affecteront-elles le développement dans les pays partenaires du Fonds OPEP ? De nombreux enjeux d’importance doivent être pris en considération, principalement les évolutions géo- politiques. Alors qu’il est encore trop tôt pour prédire

L’incertitude plane sur les perspectives économiques pour 2024 et les quelques années à venir – probable- ment plus qu’à d’autres périodes de l’histoire récente. Dans cet environnement mondial difficile, il y a une foule de difficultés à surmonter, mais il y a également l’espoir que l’adversité peut inspirer des changements positifs et que de nouvelles technologies pourront apporter des solutions à long terme. La plupart des pays partenaires du Fonds OPEP sont aux prises avec un environnement économique et financier mondial en rapide évolution – sur lequel ils n’ont que peu d’influence et qu’ils ne peuvent, de manière réaliste, pas retourner en leur faveur.

Dans ce contexte, les perspectives macro-économiques pour 2024 et au-delà seront probablement influencées par cinq forces motrices à long terme :

• Démographie • Changement climatique • Technologie • Diffusion mondiale des connaissances • Croissance économique

Ensemble, ces forces façonneront l’économie mondiale et les perspectives pour les pays partenaires du Fonds OPEP cette année comme dans le moyen terme. Elles sont toutes exposées aux chocs (un risque réalisé), aux risques (dont la probabilité et la gravité ne sont pas connues) et aux fragilités (qui augmentent la probabilité et/ou la gravité d’un choc), ce qui souligne la grande incertitude sur ce que les prochaines années nous ré- servent. Ce qui arrive dans le futur dépend de l’interaction et de la combinaison de la manière dont ces forces motrices continuent d’agir, quand et comment les chocs se déve- loppent, et quels risques se matérialisent. Les fragilités liées à ces facteurs peuvent amplifier les chocs. Quatre d’entre elles sont particulièrement préoccupantes :

24

02 | LES PERSPECTIVES – PERSPECTIVES ÉCONONOMIQUES

des mouvements précis, une nouvelle vague de pertur- bations dans les chaînes mondiales d’approvisionnement entraînerait un retour des barrières commerciales visant à protéger les industries nationales des grands pays. Le gouvernement des États-Unis cherche à faire face à ces perturbations en diversifiant les chaînes d’approvision- nement, en renforçant les capacités nationales, et en surveillant la santé et la résilience des chaînes d’approvi- sionnement 5 . Des restrictions supplémentaires portant sur les inves- tissements et les flux de capitaux compromettraient les perspectives mondiales de croissance. Par exemple, le Rapport sur l’investissement dans le monde 2023 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le dé- veloppement 6 révèle un creusement du déficit d’investis- sement annuel auxquels les pays en développement sont confrontés alors qu’ils s’efforcent d’atteindre les Objec- tifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030 — le déficit est désormais de 4 mille milliards de dollars par an — contre 2,5 mille milliards en 2015 lors de l’adoption des ODD. Un autre problème en passe de devenir de plus en plus pressant pour un nombre croissant de pays partenaires du Fonds OPEP est la crise de la dette des pays à faible revenu (PFR). Malgré la reprise économique post-­ COVID-19 de 2020 et une inflation beaucoup plus forte que prévu, la dette publique est restée obstinément éle- vée, notamment dans les pays vulnérables. Les raisons en sont, entre autres, des déficits budgétaires impor- tants et soutenus et des prix subventionnés. Il existe également des pressions externes : la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis a entraîné une augmentation

des coûts des nouveaux emprunts, mis à rude épreuve le solde budgétaire et augmenté les risques de défaut de paiement. Entre-temps, le Cadre commun du G20 n’a pas été en mesure de fournir une solution universelle. Le problème de la dette dans les PFR va croissant (tan- dis que, de façon positive, il est en recul dans les pays à revenu intermédiaire puisque les rendements des obliga- tions d’État des États-Unis accusent un repli et que les prix mondiaux des produits de base baissent) et pour- rait potentiellement empirer en 2024. Les incertitudes entourant la mise en œuvre du cadre commun peuvent limiter les options politiques dont disposent les PFR pour lutter contre la pression de la dette. Dans le même temps, des contraintes au sein du cadre de viabilité de la dette établi conjointement par la Banque mondiale et le FMI donnent à penser que, puisque le paysage finan- cier pour la plupart des PFR a changé considérablement depuis l’examen de 2017, une refonte totale du cadre est requise pour empêcher que la crise n’empire 7 .

1 https://unfccc.int/ 2 https://www.imf.org/es/Blogs/Articles/2023/09/13/global-debt-is-returning- to-its-rising-trend 3 https://carnegieendowment.org/2023/09/12/rules-of-order-assessing-state- of-global-governance-pub-90517 4 https://blogs.worldbank.org/trade/globalization-retreat-here-what-new-stu- dy-shows 5 https://www.whitehouse.gov/cea/written-materials/2023/11/30/is- sue-brief-supply-chain-resilience/ 6 https://unctad.org/publication/world-investment-report-2023 7 https://www.brookings.edu/articles/to-fix-the-debt-crisis-in-low-income- countries-first-fix-the-debt-sustainability-framework/

25

Page 1 Page 2 Page 3 Page 4 Page 5 Page 6 Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 Page 14 Page 15 Page 16 Page 17 Page 18 Page 19 Page 20 Page 21 Page 22 Page 23 Page 24 Page 25 Page 26 Page 27 Page 28 Page 29 Page 30 Page 31 Page 32 Page 33 Page 34 Page 35 Page 36 Page 37 Page 38 Page 39 Page 40 Page 41 Page 42 Page 43 Page 44 Page 45 Page 46 Page 47 Page 48 Page 49 Page 50 Page 51 Page 52 Page 53 Page 54 Page 55 Page 56 Page 57 Page 58 Page 59 Page 60 Page 61 Page 62 Page 63 Page 64 Page 65 Page 66 Page 67 Page 68 Page 69 Page 70 Page 71 Page 72 Page 73 Page 74 Page 75 Page 76 Page 77 Page 78 Page 79 Page 80

Powered by